View regular version View for small screens (PDA) View print version
 

Opening Up

par Verrath
Traduction Rainbow
» Version anglaise

Installée sur un fauteuil qui paraissait étrangement inconfortable en dépit de son rembourrage usé, j'étais assise et cherchais une paire de doux yeux verts qu'il me semblait connaître depuis toujours.

 

Le beau visage flottant au-dessus de moi s'arrêta brièvement, et je fus éblouie par un éclair de lumière vive provenant de la lampe au-dessus de nos têtes. Alors son visage réapparut dans mon champ de vision, et je clignai deux fois des paupières pour chasser le reste de lumière de mes yeux.

Sa voix était délicate et patiente. " S'il te plaît. " Doucement, elle allongea son bras et toucha mes lèvres.

Je savais que mes yeux étaient apeurés, mais je ne fis rien pour dissimuler ma crainte. D'une manière ou d'une autre, je n'avais jamais été réellement à l'aise dans cette situation. " Je- Je ne peux pas." Je m'éclaircis la voix et croisai son regard avec prudence.

" Ça ne va pas aller, n'est-ce pas ? " Elle laissa échapper sa frustration par un petit soupir. " C'est toujours comme ça. Si tu refuses de t'ouvrir, je ne peux pas- " Elle branla la tête. " Ce serait tellement différent si tu n'étais pas si- méfiante. "

" Je suis désolée. " J'essayais de me trouver une excuse. " A vrai dire ce n'est pas aisé pour moi. Je ne suis pas habituée à- Bref, tu comprends. "

" Oh oui, je comprends. " Maintenant elle semblait légèrement énervée. Pas que je puisse la blâmer, à vrai dire. " Combien de fois nous sommes-nous retrouvées ainsi ? Et t'ai-je jamais blessée durant toutes ces années ? Alors ? T'ai-je blessée ? "

" Bien sur que non ", admis-je. " Mais- " Je m'arrêtai de parler. Je cherchais des arguments. Je savais qu'elle avait raison. Et ce n'était pas comme si je ne voulais pas. Je savais que j'étais forcée d'essayer et de coopérer avec elle, ou bien je la perdrais. Je ne le voulais pas. Pour moi, elle restait la meilleure. J'avais été avec d'autres avant elle, plus que je ne voulais l'admettre, mais aucune d'elles ne me comprenaient comme elle.

Nerveusement, je commençais à jouer avec la frange de mes cheveux noirs, regardant partout sauf là où j'étais sûre de trouver son regard ennuyé fixé sur moi, qui me connaissait bien plus que je ne le voulais. Mon coeur était dans ma gorge ; je pouvais sentir la sueur froide sur mes paumes et mon front.

" Qu'est-ce qui te fait penser que je te blesserai cette fois-ci? "

" Je ne sais pas. "

" Tu vois ? Il n'y a pas de raison- Allez, ouvre ! "

Pas de raison ! Evidemment, elle pouvait dire ça, elle ! Ce n'était pas elle qui avait traversé toutes ces années de souffrance à cause d'une autre personne qui avait, longtemps auparavant, rouvert des cicatrices que même le temps ne semblait pas capable de guérir. Je n'étais pas fière de cela, mais j'étais effrayée. Terrifiée. Je ne pouvais simplement pas me soumettre à ça.

Je pris une inspiration afin de parler, mais les mots moururent dans ma bouche, quand mes yeux croisèrent à nouveau les siens. Je mordillai ma lèvre.

L'impatience eut finalement raison d'elle. Elle se redressa de toute sa hauteur et leva les épaules, me jetant un regard émeraude qui envoya un frisson le long de ma colonne vertébrale. Je me recroquevillai, tentant de disparaître dans le rembourrage plastique de l'imposant fauteuil. Un instant plus tard, j'étais soulevée par lui, avec le faible ronronnement de la machine qu'elle avait mise en marche, jusqu'à ce que mon visage soit à la hauteur de ses épaules, avant qu'elle ne relâche le bouton de la télécommande.

" Mademoiselle McRunnel, vous devez ouvrir votre bouche immédiatement. Comment pourrais-je finir mon travail si vous ne le faites pas ? "

A contrecoeur, je finis par céder. Je fus récompensée par un sourire radieux tandis qu'elle insérait le méchant implant brillant, elle vérifia l'emplacement de la couronne dans ma bouche et commença à gratter autour de ma molaire mutilée.

" Vous voyez ? Ce n'était pas si dur. J'ai promis que vous ne sentiriez rien. Oh, et vous avez plutôt intérêt à ne plus essayer de me mordre. "

 

Fin (Aïe !)

Comments? I'm at verrath@gmx.de

 

Back to The Book Of Tales Back to Top